Ces dernières années, les initiatives visant à associer les habitant.es à la vie démocratique se multiplient. Les propositions peuvent être modestes, locales - comme l’organisation de temps d’échanges entre habitant.es d’un même quartier -, ou plus complexes et souvent incertaines - comme la mise en place de conventions citoyennes. Ces dispositifs séduisent et impressionnent. Les expérimentations sont multiples et questionnent aussi bien les modalités de recrutement des citoyen.nes, la nature des productions soumises par les collectifs, la mobilisation d’expertises contradictoires ou de tiers veilleurs garants de la qualité de la démarche, ou encore les manières de traduire les travaux au sein des instances « traditionnelles » de nos institutions publiques.
Ces initiatives laissent cependant un goût d’inachevé. Il y a comme un impensé, un angle mort. Car, dans ces belles mécaniques démocratiques, où sont les choses ? Où sont donc passées toutes ces entités « non humaines », pourtant si bavardes quand on y prête attention ? On en parle, mais on ne les écoute pas. Elles sont partout, mais elles ne sont pas vraiment là.
En s’appuyant sur les recherches du philosophe et sociologue Bruno Latour, l’association La Cité des Choses, en partenariat avec l’Institut Supérieur des Arts Appliqués de Rennes (Lisaa) a souhaité questionner la place des choses dans l’instauration d’un processus de délibération - les choses à débattre -, mais aussi toutes ces choses qui permettent la construction pratique d’un échange entre les parties prenantes - les choses pour débattre.
Quel impact ont l’espace, la scénographie, les objets et dispositifs de médiation, les images fixes ou animées sur la construction même du débat ? Une question très actuelle à laquelle les étudiant.es de Lisaa Rennes ont répondu à travers une série de projets pédagogiques.
En dévoilant pour l’occasion quelques-unes de leurs propositions créatives, les futur.es designers nous ont offert un regard renouvelé sur les manières de faire démocratie.
Quand les choses font débat !
Direction scientifique :
collectif La Cité des Choses
En partenariat avec LISAA Rennes
Scénographie à débattre
Le Parlement de la cantine : la vie d'un plateau repas à la cantine
/ AD4 2021-2022 / Module de Sciences Humaines et Sociales & Atelier de conception en architecture d’intérieur
/ Prépas 2022-2023 / Démarche créative
Par le collectif La Cité des Choses
Avec la participation d'Eva Palkova, architecte

Dans ce projet pédagogique, les étudiant.es doivent concevoir une exposition échelle 1 autour de la critique – assez commune, mais à débattre – consistant à dire que « La cantine, c’est pas bon ! ». L’objectif est de prototyper une exposition donnant à voir la vie d’un plateau repas à la cantine, de sa production en cuisine centrale jusqu’à sa consommation dans les espaces de restauration. L’exposition doit permettre à des citoyen.nes rennais, des agent.e.s de la Ville de Rennes et tout.e autre acteur.rice intéressé.e et concerné.e, d’équiper leur jugement pour mieux évaluer et discuter ce qui fait – ou pas ! – un « bon » plateau repas à la cantine. Et derrière cette prise de conscience, de pouvoir agir et imaginer collectivement des solutions sur la base du dialogue instauré. Ce dispositif de visualisation participatif a la particularité d’évoluer au fil des échanges et des contributions.
Espaces à débattre
Un Lab citoyen à Rennes
/ AD4 2021-2022 / Atelier de conception en architecture d’intérieur
Par le collectif La Cité des Choses

Dans ce projet pédagogique, les étudiant.es de Lisaa Rennes doivent concevoir un espace de délibération et de partage d’initiatives citoyennes. L’objectif est d’imaginer un lieu et un espace créant les conditions du dialogue autour de controverses en lien avec des pratiques de la vie quotidienne.
Ce projet part du constat que, à Rennes – comme ailleurs –, il n’existe pas d’espaces permettant aux citoyennes et aux citoyens d’aborder et de questionner collectivement les pratiques « ordinaires » : habiter, manger, se déplacer, se vêtir, travailler, éduquer, se divertir, utiliser les objets numériques… Chacune d’entre elles est pourtant le creuset de petites ou grandes controverses qu’il s’agirait de démêler voire de résoudre en expérimentant des scénarios d’usages alternatifs en phase avec la vision d’un futur souhaitable et durable.
Dans les traces de Bruno Latour, l’enjeu est ainsi d’imaginer concrètement ce que pourrait-être un Parlement des Choses, un Lab d’innovation publique donnant prises aux citoyen.nes résolument décidé.es à s’engager et évoluer sur les parois incertaines du monde contemporain.
Les étudiant.es ont le choix du lieu à réhabiliter à Rennes.
Objets de dialogue
Inviter à la prise de parole
/ AD2 et AD3 2022-2023 / Workshop idéation et concept
/ AD3 2022-2023 / Module de Sciences Humaines et Sociales
Par le collectif La Cité des Choses
Avec la participation de Gwenn Pacotte, Samuel Bausson, Jean-Baptiste Le Clec'h

Les étudiant.es de deuxième et de troisième année de Lisaa Rennes ont eu à répondre à la question suivante : « Quelles choses pour équiper et valoriser son engagement et sa participation de citoyen.ne à la vie de la Cité ? »
Dans le cadre d’un workshop d’une semaine, ils/elles devaient ainsi concevoir différents objets ou mobiliers dont la vocation première est de créer, faciliter, renforcer le dialogue entre les citoyen.nes.
Images à débattre
Quand les non humains prennent part au débat
/ G3 / Design graphique / Pierre-Marie Bagot - Code : Méziane Aite ; Musique KNBL

« Venez découvrir l’installation immersive qui vous fera ressentir la DATA ». C’est la proposition de Pierre-Marie Bagot, alors designer graphique en troisième année et déjà spécialisé dans la production de visuels informatifs (ou dataviz).
Pierre-Marie Bagot nous explique sa démarche : « Nous avons utilisé des données numériques (DATA) pour créer un dispositif audio-visuel qui fait ressentir au spectateur par l’image, le son, le rythme, ce que signifient les données en question. Nous avons automatisé le système pour l’adapter à tous les types de données, des données scientifiques plus spécifiquement. Ici, les données du covid-19. Grâce au code, nous avons créé un visuel abstrait et intrigant qui bouge et se déforme en fonction des données en entrée. De la musique est modifiée avec ces mêmes données ainsi que la DATAVIZ pour donner de vraies infos en second plan au spectateur ». Dans ce projet provocateur mais réaliste, Pierre-Marie Bagot fait exister le virus. Celui-ci semble s’amuser de la situation qu’il provoque. Il danse au rythme de la musique. Sa forme évolue en suivant les statistiques d’infection, d’hospitalisation, de mortalité... Plus les humains s’amusent, postillonnent et se contaminent, plus le virus danse et grossit. Une illustration originale – et là encore très latourienne – qui démontre qu’une entité non-humaine peut véritablement prendre part au débat.
Finalement, cette exploration croisée et créative est une manière de remettre au cœur du débat l’art délicat de la description et une invitation à reconsidérer - enfin - les pratiques concrètes, même les plus ordinaires, dans le process de délibération. La diplomatie a besoin de ce regard pragmatique cher à Bruno Latour, d’une anthropologie des pratiques mêlée à une démarche de design et à ce travail si subtil de la représentation des choses et par les choses.
Et si le Parlement des Choses devenait le lieu emblématique du dialogue citoyen et de la co-construction des politiques publiques sur la Ville de Rennes et sur la Métropole ?
Plusieurs équipes d’étudiant.es Lisaa Rennes ont imaginé la création d’un dispositif porté par la Ville de Rennes ou la Métropole, et piloté par une direction ad’hoc. Les débats impliqueraient les services de la collectivité et mobiliseraient des agents, des experts et des usagers-citoyens. Le lieu deviendrait l’emblème rennais d’une nouvelle manière de co-construire les politiques publiques.
/ Projet ExHausser
Carla Boutin et Loeiza Curis
4 affiches, une maquette

Ce projet investit l’ancienne Minoterie Métayer construite en 1856 et propose de dynamiser l’engagement et la participation des citoyen.nes en s’appuyant sur les nombreux acteurs et équipements du quartier : La Paillette, Le Bacchus, Saint Cyr, Bourg L’évêque, le Jardin de la Confluence… Une architecture singulière riche en surprises avec son vaste espace de « scénographies à débattre », sa toiture-contemplative sur l’intérieur comme l’extérieur du bâtiment, sa bibliothèque-escalier, son petit amphithéâtre ou son jardin propices aux délibérations et au partage d’initiatives. Un projet tout en subtilité au service des citoyen.nes et de la vie de la Cité.
/ Projet La Brasserie
Othman Joseph Mathieu, Émeline Journaud et Maïwenn Le Gall
2 affiches, une maquette

Ce projet prend possession de La Brasserie, un bâtiment situé au cœur du quartier Saint-Hélier, pour en faire le phare de la démocratie rennaise. Profitant d’un magnifique espace d’exposition baigné par la lumière naturelle, le projet s’appuie sur un équipement modulable et propose de nombreux services facilitant la mise en place régulière de « scénographies à débattre » et d’animations citoyennes. Avec sa tour reconnaissable de loin et son identité visuelle originale, La Brasserie assume fièrement le renouveau citoyen de la Ville de Rennes.
/ Projet ModuLab
Nadine Gineste, Leslie Nobou et Léna Le Nevé
3 affiches, une maquette

Ce projet fait le pari de la modularité avec son espace à construire et déconstruire au fil des débats. L’équipe de designers réhabilite une ancienne usine du quartier Baud Chardonnet et propose un espace évolutif grâce au travail des volumes et des circulations, mais aussi à la conception de modules et de dispositifs techniques assemblables. L’ensemble permet un jeu de combinaisons infinies afin de s’adapter au plus près aux contraintes souhaitées pour la mise en place des « scénographies à débattre ».
Et si le Parlement des Choses exploitait la hauteur d’un bâtiment historique à étages pour déplier les éléments constitutifs du débat !
/ Projet O’berge
Camille Arondel, Lucie Coubaillon et Roxane Guyot
3 affiches, une maquette

Rendez-vous rue Saint Michel, à deux pas des Lices et du Couvent des Jacobins. La dénommée rue de La Soif est aussi celle de la gouaille et des débats sans fin dans les quelques bistrots qui résistent encore aux transformations urbaines. Le projet O’berge est finalement le digne successeur de cette généalogie en investissant ce bâtiment historique, tout en hauteur. Et quelle innovation ! Car exploiter toute la hauteur d’un espace étroit invite les concepteur.trice.s de la « scénographie à débattre » à se questionner sur de nouvelles manières de mettre en scène et en volume les détails d’une controverse : Quelle information réserver au rez-de-chaussée du bâtiment ? Et celle au dernier étage ? Comment la scénographie évolue-t-elle d’un étage à l’autre ? Quel sens donner au passage vers un étage supérieur ? Quelle médiation proposer en fonction de cette progression verticale ? Ici, l’espace devient un ingrédient incontournable de la mise en débat.
Et si le Parlement des Choses devenait mobile afin de faire « atterrir » le dispositif au cœur du territoire dans lequel la controverse se déploie !
/ Projet Mobi’Lab
Kenza Ajili, Marie Le Hête et Lisa Leduc
3 affiches, une maquette

Une architecture au cœur du débat, « là où ça se passe ! », c’est le concept de Mobi’Lab. Ce Laboratoire d’innovation publique mobile et modulable s’appuie sur une structure légère et éco-conçue : « L’idée est de créer un espace construit rapidement en jouant avec les lignes horizontales, verticales, diagonales, ainsi que la combinaison de matériaux tels que le textile et le bois ». Derrière cette structure en échafaudage, les « scénographies à débattre » se déploient dans un vaste espace central. Le Lab dispose en outre de petites unités mobiles proposant plusieurs services associés : accueil, atelier, espace de convivialité…
Et si l’on équipait un espace extérieur – une cour – pour en faire une agora contemporaine renouvelant les manières de débattre sur une place publique !
/ Projet La Cour
Lola Caraes, Anysia Conan
2 affiches, une maquette

Certes, dans ce projet, la place publique se transforme humblement en cour extérieure, mais elle s’équipe fièrement de nouveaux outils pour faciliter la délibération et le partage d’initiatives citoyennes. L’agora n’est plus cet espace vide au sein duquel le citoyen – un peu démuni – doit prendre position. Ici, la cour est entourée d’une succession d’espaces intérieurs dans lesquels le citoyen trouve toutes les ressources « nécessaires pour développer ses idées et ses opinions » : espace d’exposition, cuisine ouverte avec espace de travail et d’échanges, FabLab et espace de bricolage pour co-construire les « scénographies à débattre », bibliothèque et espace numérique, zone de travail pour « les plus sérieux »… Et un espace de débat qui peut s’ouvrir et s’annexer à La Cour pour en faire une place publique intérieure-extérieure d’un nouveau genre.
Et si le Parlement des Choses investissait un supermarché ou une boutique !
/ Projet Super Citoyen
Coraline Hocdé, Manon Renouf et Marc Touffet
1 affiche, une maquette

Un dispositif de délibération et de partage d’initiatives citoyennes investissant un supermarché ? C’est le projet décalé de Super Citoyen. Ici, l’information « à débattre » devient la marchandise, et les dispositifs de vente et de merchandising traditionnels les moyens d’évoluer dans la controverse et de prendre position.
Mais alors, quelle information disposer en tête de gondole ? Que proposer au rayon traiteur où l’on cuisine les idées ? Que proposent les vendeurs et quels sont leurs arguments ? Quelles idées sont en promotion ? Lesquelles sont à l’inverse inaccessibles au premier venu ? Que mettre en bas des linéaires ? Et en vitrine ? Vers quoi nous redirige le QR-Code ? Et comment labéliser une opinion ou une initiative citoyenne ?
Le répertoire du « Marketing délibératif » est finalement vaste. Super Citoyen, c’est un détour original et une manière ludique de faire débat !
/ Projet Wave
Margot Doret, Rosa Espel et Romane Pépion
1 affiche, une maquette

Et si le Parlement des Choses devenait un magasin pédagogique pour « mieux » consommer ! C’est la proposition de Wave qui invite le consommateur-citoyen à acheter en pleine conscience. Dans ce magasin éthique et durable, la scénographie à débattre s’invite au cœur des linéaires et des podiums. Les dispositifs aident les clients à comprendre la vie sociale des objets en vente, et les comparent aux produits concurrents et équivalents sur le marché. Avec un tel équipement, le consommateur-citoyen pourrait-il faire un choix plus conscient, responsable et engagé ?
Et si le Parlement des Choses faisait le pari de l’émotion !
/ Projet Le 11 rue d’échange
Anna Chrétien, Aimie Lebrun et Manon Plouidy
2 affiches, une maquette

Bienvenu au Théâtre du Vieux Saint Etienne, une église désacralisée devenue le tiers lieu citoyen de la Ville de Rennes. Dans ce projet, le débat commence par un travail de rupture. Car avant de prendre position, il faut rompre avec les évidences, prendre ses distances avec les routines, et avoir conscience des conséquences de ses pratiques les plus ordinaires.
Pour créer la rupture, le 11 rue d’échange adopte une approche artistique. Les éléments du débat sont exposés comme le seraient des œuvres d’art. Peu de mots, beaucoup d’images et une scénographie digne d’une galerie d’art : « L’objectif de ce tiers lieu est de provoquer la surprise, le questionnement ainsi que la stimulation et l’idéation ». En dessinant des gradins, une scène, une passerelle, des mezzanines, des modules scénographiques et des assises singulières, les architectes d’intérieur offrent aux visiteurs-contributeurs une multitude de points de vue sur « l’exposition à débattre ». Un Food Design Lab, un espace de restauration et un laboratoire d’idées ajoutent encore une dimension à ce travail « d’activation émotionnelle ». Dans ce projet atypique, l’émotion est un premier pas vers une transformation des pratiques pour les rendre plus écologiques, solidaires et citoyennes.
/ Projet Les bains des muses
Julien Blas, Sophie Trébaul et Manon Hénaff
2 affiches, une maquette

L’émotion et la sensorialité sont de nouveau convoquées dans ce deuxième projet dont l’audace est de prendre possession de la célèbre piscine Saint-Georges. Dans cette architecture déjà exceptionnelle, le débat se ressent d’abord. Le citoyen se déchausse en pénétrant le lieu, puis évolue dans différents espaces au sein desquels il est invité à « prendre la température » (zone d’observation), à « se plonger dans les livres » (bibliothèque participative), à « se jeter dans l’eau » (zone de débat), à « mettre de l’eau dans son vin » (buvette, zone de partage), à faire en sorte que « ça coule de source » (zone d’échange), et à évoluer « comme un poisson dans l’eau » (FabLab, zone de création). La zone de débat – le cœur du dispositif – investit le bassin sans eau de la piscine. Pour débattre, les citoyens s’installent alors sur une sorte de matelas géant dont la forme se transforme continuellement en fonction de l’afflux des participants, de l’agitation de la foule et de l’intensité des échanges. Des projections lumineuses et des compositions sonores viennent s’ajuster à la nature et à l’évolution du débat, pour mieux le stimuler ou à l’inverse pour l’apaiser.
Et si le Parlement des Choses investissait un logement !
/ Projet La ColoCréative
Caroline Chollet, Julie Gaudin et Mathilde Hamon
1 affiche, une maquette

Un débat qui se joue à domicile et qui convoque toutes les générations ! Rendez-vous dans la charmante maison bourgeoise du 13 rue Poullain Duparc. Dans ce projet « les adultes comme les enfants se retrouvent autour de sujets communs qui vont être abordés de manière différenciée en fonction de l’âge des participant.es ». Chaque pièce, chaque ambiance, chaque aménagement s’adapte aux différents âges. Les ados peuvent échanger dans la pièce qui leur est réservée, installés confortablement en face à face. Les enfants disposent de leur espace ludique, les adultes de leur espace convivial. Parfois, les enfants invitent les adultes pour échanger leurs idées ; et des fois c’est l’inverse. La ColoCréative est donc aussi un outil pédagogique : « Il est nécessaire d’initier les jeunes à la démocratie et à la citoyenneté afin de favoriser leur participation à la vie de la communauté et de leur apprendre à s’exprimer dans le respect des autres », expliquent les conceptrices du dispositif.
/ La Maison du Débat
Alice Echelard et Léna Fossey
2 affiches, une maquette

Ce projet ambitionne de déployer les controverses de la vie quotidienne dans un espace domestique. Le débat se construit en évoluant à travers les différentes pièces d’un espace commercial réhabilité en maison, passage d’Isly. Dès lors, comment modeler ce qui fait débat en investissant la cuisine, sa table, ses chaises, ses ustensiles ? Comment travailler le débat dans une salle de bain, avec son miroir par exemple ? Puis la chambre et son lit ou son éventuel dressing ? Le salon avec son écran ? La salle à manger avec ses éléments de décors et de mise en scène de soi ? Le sujet du débat passe de la sphère publique à la sphère privée du domicile, puis évolue dans des espaces plus intimes et se reconfigure en fonction de ce jeu de contraintes original.
Ce projet vise à questionner l'usage de la description de pratiques concrètes dans le cadre de démarches participatives impliquant les citoyen.nes et leurs représentant.es.
A travers ce projet, nous souhaitons mettre à l'épreuve l'utilisation de données préalablement scénographiées et issues de terrains d'enquêtes qualitatives (entretiens et observations).
Ces données concernent une problématique de la vie quotidienne à l'échelle de la Cité.

Ce projet est mis en oeuvre par le collectif La Cité des Choses, en partenariat avec l'Institut Supérieur des Arts Appliqués (Lisaa Rennes).
L'objectif est de concevoir et tester le prototype d'une "exposition à débattre" sur la thématique de la cantine scolaire.
l'idée est de donner à voir la "vie sociale" d'un plateau repas à la cantine.

Cette exposition doit permettre d'équiper les échanges entre les agent.es de la Ville de Rennes et les citoyen.nes, et encourager les initiatives positives pour améliorer l'expérience vécue à la cantine.
Etape 1 : terrain d'enquête
/ Réalisation d'un terrain d'étude autour de la conception d'un plateau repas à la cantine : interviews du responsable de la cuisine centrale, des agents en charge des achats et des approvisionnements, de la nutritionniste, la responsable qualité, le responsable hygiène sur les offices, les agents en charge de la cuisine sur les offices, du service et de l'animation...
/ Retranscription intégrale des entretiens et classification des prises de vue.
/ Conception d'une fresque numérique sur HOTGLUE.

En complément :
/ Observation participante en tant que tiers veilleur sur le dispositif de formation Plaisir à la Cantine, rédaction d'un carnet de bord et d'une étude qualitative sur les différents modules de formation.
/ Capitalisation de plusieurs études en lien avec la restauration collective.
Etape 2 : Démarche de conception

/ Constitution "d'agences" avec les étudiant.es de quatrième année de la section supérieure en architecture et design de Lisaa Rennes.
/ Partage des observations issues du terrain d'enquête. "Mise à plat" des données sur l'Hôtel Pasteur à Rennes.
/ Lancement du challenge créatif autour de la création d'une scénographie à débattre.
/ Suivi de projets.
Etape 4 : Sélection du projet à réaliser

Le choix du scénario "tubulaire"
/ Correspond le plus au brief de départ ;
/ Donne une existence à la description et souligne le caractère linéaire de l'itinéraire de production d'un menu à la cantine ;
/ Option qui donne la possibilité d'enrichir le contenu au fil de l'eau ;
Option modulable : on peut ajouter / retirer des morceaux ; on peut créer des bifurcations ; on peut monter / descendre... On peut croiser ; on peut privilégier la verticalité ;
/ On peut investir différents lieux, même des lieux contraints ;
On peut jouer sur le visible / non visible...
Etape 3 : Développement de projets
Etape 5 : Enrichissement de la phase créative et réalisation
Avec les étudiant.es de première année de Lisaa Rennes
Etape 6 : Installation
Evénement Le Théâtre des Choses
Etape 7 : Installation
Evénement Nos Futurs
Evénement à débattre
Vers Objets de dialogue
Vers Images à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers les projets Espaces à débattre
Vers Objets de dialogue
Vers Images à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers Objets de dialogue
Vers Images à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers Objets de dialogue
Vers Images à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers Images à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers Images à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers Images à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers Images à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers Scénographie à débattre
Vers Evénement à débattre
Vers Evénement à débattre
/ Le débat conscient
Corentin Bouvier, Anton Daniel, Tarajune Gavignet, Amanda Nsiku, Jeanne Pascual
 
Trois immenses feuilles de papier sont fixées sur un cadre en bois. Deux autres cadres permettent de disposer des affiches explicatives sur les côtés et de contribuer à stabiliser la structure principale.
Les citoyen.nes sont invité.es à déchirer un morceau de la grande feuille blanche, à y écrire un message et à l’accrocher à un fil – à l’aide d’une pince – sur une structure attenante. Les déchirures successives laissent apparaître les grandes feuilles disposées à l’arrière. Progressivement, le cadre principal disparaît alors que les messages se multiplient sur les différents fils.
/ Projet Bouche à Oreilles
Tess Le Mat, Caroline Morantin, Marie-Lys Tanguy, Agathe Vallée
 
Bouche à Oreille est un dispositif de médiation simple et impactant. Le citoyen est invité à écouter le message d’autres individus, et à partager ses propres idées en les enregistrant à son tour. Un petit système permet d’imprimer quelques messages choisis qui sortent de la bouche.
/ Cap ou pas cap
Alexane Azé, Nils Herpin, Marion Janet, Maie Wickramanyake
 
L’équipe met à disposition du public un dispositif ressemblant aux jeux d’arcades. Le public est invité à prélever une boule transparente dans laquelle se trouve un message sous la forme de défi citoyen. Alors, cap ou pas cap ?
/ Les parenthèses du dimanche
Violette Combeau, Zoé Delattre, Clémence Maignan, Manon Mancel, Samuel Chenu, Valentin Levillain
 
Le projet Les parenthèses du dimanche invite les habitant.es d’un quartier à faire « œuvre commune » en construisant une fresque collective sur une thématique citoyenne ciblée.
La structure itinérante, « posée de manière éphémère au sein des quartiers » veut faire se rencontrer ces générations. « Cette expérience basée sur une fresque collaborative amène les habitants du quartier aux âges et modes de vie différents à écrire, dessiner et se rencontrer autour d’une activité commune » ; « L’espace de collation mis à disposition incite à rester et échanger ou à marquer un temps de pause en admirant la fresque et les interventions des usagers ». Avant de changer de quartier, la fresque est restituée à l’école ou une association de quartier afin de garder une trace de cet échange, voire de prolonger les débats et le partage d’idées.
/ La tour de l’info
Margaux Cordier, Océane Goyet, Léna Jean, Julien Lemeltier
 
Une manière originale de partager et d’échanger les informations et les idées. Les données tournent autour d’un axe. La nature des données partagées varient en fonction de la position verticale.
/ Projet Solibulle
Clémentine Clarenc, Isaure Collin, Salomé Le Guen, Tom Jeannot
 
Une expérience poétique où les citoyen.nes prennent position dans une espace cocon séparé en deux sous-espaces par un tissu laissant deviner les silhouettes positionnées de part et d’autre. Les personnes peuvent parler et s’écouter sans se voir. Elles peuvent même interagir par le toucher.
Un dispositif à installer dans un lieu contrôlé pour gagner la confiance des participant.es. Une médiation peut être nécessaire pour l’activer.